Douleurs périnéales
Définition & Description
Un peu d'anatomie:
La connaissance des éléments anatomiques permet de mieux comprendre la survenue des douleurs chroniques pelvi-périnéales et de comprendre leur prise en charge thérapeutique.
Toutes contractures au niveau des muscles du périnée peuvent donner des douleurs: dyspareunie d'intromission (à la pénétration) ou profonde, vaginisme, vestibulodynie, douleurs urétrales (à la miction), douleurs péri-anales (à la défécation)...
Schéma de profil :
Schéma du plancher pelvien :
Le terme Vulvodynie, signifie " douleur à la vulve "
La définition de la vulvodynie selon l'ISSVD (International Society for the Study of Vulvar Disease) :
C'est un " Inconfort vulvaire, le plus souvent décrit comme des brûlures apparaissant en l'absence d'affection vulvaire visible ou de désordre neurologique spécifique." C'est à dire que la vulve garde un aspect normal lors de l'examen clinique (Si le professionnel de santé vous dit qu'il ne voit rien de particulier au niveau vulvaire c'est donc normal).
En pratique, c'est une douleur vulvaire localisée ou diffuse, partout dans la région vulvaire, elle peut être ressentie :
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soit lors d'un contact local (position assise, pantalon serré...) ou lors des relations sexuelles (attouchements ou encore lors de la pénétration) ;
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soit spontanée, constante et continue même en dehors des relations sexuelles mais la pression vulvaire et les contacts sexuels ont tendance à l'aggraver
C'est un inconfort vulvaire qui peut être ressenti comme :
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Une brûlure à type de cuisson, une brûlure intense
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Un échauffement
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Une irritation
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Une douleur fulgurante dans toute la région vulvaire
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Une sensation de coupure de feuille de papier
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Un déchirement durant le coït
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La sensation d'être déflorée à chaque rapport sexuel
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Dans certains cas, une sensation de « vulve râpée » ou « à vif » comme si l'on se promène avec une lame de rasoir sur la peau peut être ressentie.
La peau de la vulve maintient souvent une apparence normale et l'examen clinique montre l'absence d'anomalie décelable.
La candidose vulvovaginale récidivante multiplie par quatre le risque de vulvodynie et est la cause de 50% des vulvodynies. La vaginose bactérienne multiplie ce risque par 22 d'où l'intérêt de rechercher ces pathologies devant chaque vulvodynie et les traiter avant sa prise en charge.
La sécheresse vaginale, la ménopause et le post-partum peuvent être aussi des facteurs de risque.
Vestibulite vulvaire ou vulvodynie provoquée: ce terme signifie " l'inflammation du vestibule vulvaire"
C'est une forme particulière des vulvodynies, elle est caractérisée par deux éléments principaux:
1- Les douleurs :
Les mêmes types de douleurs ressenties lors des vulvodynies, mais cette fois :
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Elles sont localisées dans une zone située dans une région en forme de fer à cheval se trouvant dans la partie inférieure du vestibule vulvaire, c'est-à-dire dans une zone située entre 3 et 9 heures de l'ouverture vaginale.
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Les femmes atteintes de vestibulite vulvaire ou vulvodynie provoquée sont moins sujettes aux douleurs constantes; elles éprouvent habituellement de la douleur en réponse à un contact physique.
2- Un érythème endo-vulvaire vestibulaire :
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L'examen montre la présence d'une congestion prenant la forme de taches rouges, appelées érythème en plaques ;
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Cet érythème est situé : le plus souvent autour de l'orifice des glandes de Bartholin, la partie postérieure de l'orifice vulvaire, depuis les orifices des glandes de Bartholin jusqu'à la fourchette.
La rougeur peut être unilatérale au niveau d'un seul orifice de glande de Bartholin.
On utilise le test au coton tige pour diagnostiquer cette pathologie : Le déclenchement d'une douleur au simple attouchement de cette zone par un Coton-tige.
La vestibulite est aussi appelée vestibulodynie ou vulvodynie provoquée.
Dyspareunie
La dyspareunie est une pathologie qui se caractérise par des douleurs pendant les rapports sexuels.
Il existe différents types de dyspareunie :
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La dyspareunie d'intromission ou superficielle, au moment de la tentative de pénétration du vagin de la femme ;
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La dyspareunie de présence, après l'intromission ;
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La dyspareunie balistique, dite aussi de choc ou profonde, douleur survenant à la pression du fond vaginal.
Vaginisme
C'est une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher pelvien qui entourent l'ouverture du vagin.
Cette action réflexe, involontaire et incontrôlable, empêche de façon persistante toute pénétration vaginale désirée, même par un doigt ou un tampon hygiénique quand le vaginisme est total. Il peut être également partiel ou situationnel lorsque la contraction ne se produit que dans certaines tentatives de pénétration (pénétration du pénis notamment).
Sa source est souvent psychologique, mais découle souvent d'une source physiologique.
Une tentative de pénétration lorsqu'une patiente présente un vaginisme peut entraîner de graves douleurs (dyspareunie) qui vont souvent l'exacerber ce vaginisme.
Le vaginisme est qualifié, selon le cas :
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Primaire : survenant dès les premières relations sexuelles, amenant à l'échec de toute tentative de pénétration ;
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Secondaire : il peut survenir après une période prolongée de relations sexuelles sans problème. Le vaginisme secondaire survient en général après un traumatisme, physique ou psychique (mauvaise expérience), de toute nature.
Le vaginisme peut être total ou partiel.
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Il est total lorsque l'introduction de tout corps ou objet dans le vagin est impossible (tampon hygiénique, doigt...),
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Il est partiel ou situationnel lorsque la pénétration est difficile et souvent douloureuse : ce cas est principalement observé lors des tentatives de pénétration du pénis, alors que l'introduction d'autres objets tels que des tampons hygiéniques est possible et ne génère pas forcément de douleur.